Piétin verse
Oculimacula yallundae ou O.acuformis
Fréquence
Le risque piétin-verse est largement déterminé par les conditions agronomiques de la parcelle. Son estimation peut être utilement complétée par la prise en compte du climat de la levée jusqu’à début montaison (modèles) et par des observations à la parcelle. Assez ordinaires sur blé, les attaques sont exceptionnelles sur orge et triticale. Deux espèces de piétin verse, caractérisées par leur croissance in vitro lente (Oculimacula acuformis) et rapide (Oculimacula yallundae) coexistent. Oculimacula yallundae est l'espèce majoritaire en France.
L’estimation agronomique du risque peut être réalisée dès le semis.
Titre : Verse désordonnée Description : Verse possible, en cas de forte attaque. La verse est alors désordonnée. |
Titre : Attaque sur tige Description : Une seule tâche, plus rarement deux. La limite de la tache est floue. Elle se situe sous le premier noeud. |
Titre : Stromas Description : Plaques noires (stromas) sur les gaines proches de la tige (soulever la première gaine). |
Titre : Stromas Description : Plaques noires (stromas) sur les gaines proches de la tige (soulever la première gaine). |
Titre : Evolution de la tache ocellée du piétin verse Description : De la tache précoce (début montaison) à gauche au stroma (en fin de cycle) à droite. |
Titre : Tache ocellée (elliptique) Description : Après avoir soulevé les gaines, on observe une tache ocellée (elliptique). La limite de la tâche est vague. Présence de stromas. |
Titre : Tache sous le 1er noeud Description : On observe le plus souvent une seule tache, elle se situe en général sous le premier noeud. |
Symptômes
On observe généralement les symptômes de la montaison à la maturité.
- Gaine : tache ocellée (elliptique). La tache est bordée par un liseré brun diffus. Après avoir soulevé successivement les gaines, on observe un ou plusieurs points noirs sur la tige correspondant à des amas mycéliens (stromas).
- Epi : échaudage de l’ensemble de l’épi présentant une répartition aléatoire dans la parcelle.
- Tige : le plus souvent une seule tache, plus rarement deux. La limite de la tache est peu délimitée, diffuse. Elle se situe en général sous le premier noeud.
- Plante : verse possible à maturité en cas de forte attaque.
Astuce : le stroma résiste assez bien au passage du doigt sur la tige.
Confirmation du diagnostic
Il existe plusieurs méthodes d’analyse moléculaires, sérologiques et microbiologiques.
Ne pas confondre
Situations à risques
Risque parcellaire
(l’importance du facteur est représentée par le nombre de croix)
- Rotation (+++) : les blés, ou les rotations avec présence de blé tous les deux ans favorisent la maladie qui se maintient d’une saison à l’autre sur les résidus de culture.
- Variétés (+++) : des gènes de résistance au piétin-verse existent et sont largement utilisés dans les variétés actuellement cultivées. L’efficacité ainsi obtenue dépasse celle des meilleures protections fongicides et permet d’éviter le traitement (note GEVES de la variété > 5). Consulter la sensibilité des variétés dans la documentation ARVALIS - Institut du végétal.
- Dates de semis précoces (++) : elles augmentent la période de contamination et sont plus à risque.
- Type de sol (+) : certains types de sol comme les limons battants ou les craies de Champagne sont plus favorables.
- Travail du sol (+) : le labour peut être favorable s’il remonte les résidus en surface.
Risque climatique
La pluviométrie élevée et les températures douces pendant l’automne et l'hiver favorisent l’évolution de la maladie. Il est possible de prévoir le risque annuel à l’aide de modèles.
Nuisibilité
- Le piétin-verse est présent principalement sur blé tendreet dans une moindre mesure sur blé dur. Cette maladie est rare à exceptionnelle sur les autres espèces.
- Elle est le plus souvent peu nuisible, avec seulement 3 à 4 q/ha de perte de rendement en l’absence de verse.
- En présence d’une très forte attaque, la tige devient cassante à maturité et favorise une verse mécanique et désordonnée, déclenchée par le vent ou la pluie. La verse complique la récolte et provoque des pertes de rendement parfois importantes jusqu’à 15-20 q/ha, souvent associées à une dégradation de la qualité technologique (poids spécifique).
Méthodes de lutte
Lutte agronomique
Pour mieux évaluer votre situation, consultez la grille de décision piétin verse dans la documentation ARVALIS (www.arvalis-infos.fr).
Les variétés avec des notes de sensibilité GEVES, notées 5 et au-delà, ne justifient pas de traitement.
Lutte phytosanitaire
- Pour les variétés sensibles (note Geves < 5), s’appuyer sur les outils disponibles (grille de risque, ...), sur la connaissance de la parcelle (historique des attaques) ou sur l’observation des tiges avant le traitement (attention à la confusion des symptômes).
- Effectuer un traitement entre le stade épi 1 cm et avant le stade 2 noeuds. Au-delà de ce stade, le couvert ne permet pas d’atteindre la tige. Les matières actives utilisables pour lutter contre le piétin verse sont la métrafénone et le cyprodinil. Ces 2 matières actives n'ont pas d'efficacité contre la septoriose.
Consultez la documentation ARVALIS et le dépliant protection des cultures Lutte contre les maladies, pour connaître les efficacités des produits. Il est recommandé de suivre les préconisations de la note commune INRA, ANSES, ARVALIS pour la gestion de la résistance aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille de l’année du traitement.
Seuil d’intervention
A partir du stade épi 1 cm, prélever au minimum 40 tiges sur l’ensemble de la parcelle.
- moins de 10 % de tiges atteintes : ne pas traiter
- plus de 35 % de tiges atteintes : traiter
- entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la décision est incertaine, évaluer le risque agronomique (grille de risque).