Rouille jaune
Puccinia striiformis
Fréquence
Les régions littorales ouest et nord présentent les risques de rouille jaune les plus élevés. Les premières attaques apparaissent en foyers sur les variétés sensibles. Cette maladie est facile à contrôler lorsqu’elle est prise en compte suffisamment tôt. Présente sur l’ensemble du territoire, elle a été observée sur blé tendre, blé dur et triticale.
Titre : Foyers de rouille jaune Description : Foyers de petite à moyenne surface, jaunes de loin, nettement délimités. Ils peuvent être à l'origine de contaminations sur toute la parcelle. |
Titre : Forte sensibilité variétale Description : Attaques de rouille jaune sur les variétés les plus sensibles (ici dans un essai de comparaison variétales) |
Titre : Taches chlorotiques Description : Taches chlorotiques alignées le long des nervures sans observation de pustules : elles ne sont pas encore sorties. |
Titre : Pustules jaunes alignées entre les nervures Description : Pustules jaunes parfois orangées alignées entre les nervures, jusqu'à dessiner des stries. |
Titre : Alignement des pustules le long des nervures Description : Les pustules de rouille jaune sont alignées et orange clair. |
Symptômes
La rouille jaune apparaît en cours de montaison, généralement de 1 noeud à dernière feuille, plus rarement au stade tallage.
Parcelle
- Les premières pustules sont localisées sur les feuilles du bas de quelques plantes dans la parcelle.
- Foyers de petite surface (1 m²), jaunes de loin, nettement délimités (la contamination se fait essentiellement à l’intérieur du champ et peu depuis l’extérieur). Si le climat est favorable, ces foyers peuvent ensuite infester toute la parcelle.
Feuilles
- Sur les feuilles supérieures, les pustules jaunes parfois orangées sont alignées entre les nervures, jusqu’à dessiner des stries. Les pustules sont souvent de petite taille (0,5 mm).
- Des taches chlorotiques allongées dans le sens des nervures sans pustules peuvent également être rencontrées : les pustules sont encore en incubation. Dans ce cas, chercher des plantes avec présence de pustules caractéristiques.
A un stade avancé, les stries jaunes cèdent la place à des pustules noires, téleutosores qui initient la phase de reproduction sexuée du pathogène.
Epis
- En soulevant les glumes, il est possible d'observer des spores sur le grain et la face intérieure des gumelles.
- Les attaques sur épis sont parfois visibles par décoloration des épillets.
Astuce : chercher des feuilles touchées et observer des pustules jaunes alignées avec une loupe de poche.
Ne pas confondre
Situations à risque
Risque parcellaire
(l’importance du facteur est représentée par le nombre de croix)
• Variétés sensibles (+++) : consulter régulièrement la sensibilité des variétés dans la documentation ARVALIS.
Attention, le contournement de la résistance peut être rapide selon l’évolution des races de rouille jaune. Rester vigilant.
• L’azote (++) favorise la maladie en favorisant un couvert végétal dense et un microclimat plus humide. Le fractionnement de l’azote est défavorable à la maladie.
• Destruction des repousses (+) : la présence de repousses favorise la conservation de la maladie pendant la période estivale.
• Secteur ayant déjà été affecté par la maladie l'année précédente.
Risque climatique
• Les printemps frais et humides, avec des températures comprises entre 4°C et 25°C sont favorables au développement de la rouille jaune avec un optimum de 7 à 10 °C.
• Les températures négatives stoppent l’activité de la maladie, mais ne détruisent pas l’inoculum. Les hivers doux sont généralement favorables.
Nuisibilité
La rouille jaune est la maladie la plus nuisible. Lorsqu'elle est détectée tardivement, la lutte est plus difficile et les dégâts peuvent alors être très élevés.
Méthodes de lutte
Lutte agronomique
La résistance variétale reste le moyen de lutte le plus efficace et le plus économique contre la rouille jaune.
Lutte phytosanitaire
- Ce sont les attaques précoces, détectées trop tard (présence de foyers), qui provoquent les plus grosses pertes.
- La lutte chimique ne présente pas de difficulté particulière, du fait que les produits à base de triazoles (ou double triazole) ont une efficacité très satisfaisante. Consultez la documentation ARVALIS et le dépliant protection des cultures Lutte contre les maladies. Il est recommandé de suivre les préconisations de la note commune INRA, ANSES, ARVALIS pour la gestion de la résistance aux fongicides utilisés pour lutter contre les maladies des céréales à paille de l’année du traitement.
Seuil d’intervention
Il est établi en fonction de la tolérance variétale :
Pour les variétés sensibles (note ≤ 6)
- au stade épi 1cm, uniquement en présence de foyers actifs de rouille jaune (pustules pulvérulentes).
- au stade 1 nœud, traiter dès la présence des premières pustules dans la parcelle.
Pour les variétés résistantes (note > 6)
- avant le stade 2 nœuds, ne pas intervenir
- après le stade 2 nœuds, intervenir dès l’apparition de la maladie.