Carence en phosphore (P)
Fréquence
Le phosphore est un élément essentiel des transferts d’énergie au sein des plantes qui s'effectuent grâce à l'ATP (Adénosine Tri Phosphate), ainsi que des processus respiratoires et du codage génétique. L’exigence de l’espèce et la disponibilité en phosphore (P) (et en potassium (K)) dictent les stratégies de fertilisation.
Titre : Forte réduction de la croissance et du tallage Description : Les plantes les plus touchées présentent un rougissement puis une nécrose de la pointe des vieilles feuilles. |
Titre : Croissance réduite Description : En haut, à droite de la photo, la plante présente une forte réduction de sa croissance. Les feuilles les plus âgées rougissent |
Titre : Jaunissement des feuilles âgées Description : Jaunissement des feuilles âgées par la pointe, puis dessèchement. |
Symptômes
Les symptômes apparaissent par foyers courant tallage.
- Rougissement ou jaunissement de la pointe des vieilles feuilles.
- Rougissement des gaines.
- Réduction du tallage.
Ne pas confondre
NB : Attention la carence en P peut être induite par un excès d’acidité.
Confirmation du diagnostic :
Analyse de terre : c'est un bon indicateur de l’état de carence. Le COMIFER propose des teneurs seuils pour gérer la fertilisation phosphatée. Ces seuils sont définis en fonction de l'exigence des espèces cultivées. Le blé tendre et le triticale sont des cultures peu exigeantes. L'orge et le blé dur sont des cultures moyennement exigeantes, ainsi que les blés sur blés. Consulter le site ARVALIS.fr (teneurs seuils selon sa région).
Analyse de plantes (exprimée en % P dans la matière sèche)
- Stade épi à 1 cm (parties aériennes) : 0.25 – 0.30%. Seuil de carence < 0.20 %.
- Floraison : L'analyse est réalisée à partir du prélèvement sur 50 tiges des 2ème et 3ème feuilles sous l'épi. Teneur normale : 0.25 – 0.35 %. Seuil de carence < 0.20 %. Attention à respecter rigoureusement le stade.
- A 2 nœuds, le diagnostic peut être établi à partir de le teneur en phosphate dans le jus de base de tige. Seuil de carence < 200 mg phosphate /l.
L’interprétation est plus facile si on réalise aussi le dosage du P sur une comparaison entre les plantes saines et plantes atteintes.
Situations à risques
- Sols pauvres en phosphore.
- Anciennes prairies retournées et qui n’auraient jamais été fertilisées.
- Sols engorgés d’eau et froids, car le système racinaire fonctionne mal (carence induite).
Nuisibilité
Sur blé, la nuisibilité est faible et excède rarement 10 % du rendement dans les situations carencées (culture peu exigeante). Dans les cas les plus graves, la nuisibilité peut atteindre 20 %.
Sur orge, la nuisibilité est plus marquée (culture moyennement exigeante)
Solutions préventives et curatives
Solutions curatives
- Réaliser un apport de phosphore dès l’apparition des symptômes.
- La dose minimale à apporter est de 50 unités/ha de P205 sous forme de superphosphate ou phosphate d’ammonium.
- La correction n'est que partielle si l'application a lieu après le début du tallage. Dans tous les cas, il n'est pas possible de corriger complètement la carence.
Solutions préventives
Pour cela, le raisonnement à l'aide d'une analyse de terre est primordial.
- Si le sol est « pauvre », alors apporter au plus près du semis. Si l’apport est réalisé après le début du tallage, la correction de la carence n’est que partielle. Les plantes sont surtout sensibles à la carence pendant leur phase juvénile. Dans ces situations, les apports doivent être effectués chaque année.
- Si le sol est correctement pourvu, mais qu'un apport s'avère néanmoins nécessaire pour compenser les exportations, la période à laquelle il est réalisé n'a pas d'importance.