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Céréales à paille

Cécidomyie orange

Sitodiplosis mosellana

Nuisibilité  

Fréquence 

La cécidomyie orange du blé (Sitodiplosis mosellana) est la principale espèce de cécidomyies en France. Cantonnée jadis dans le nord-est, elle est aujourdh’hui signalée fréquemment dans le Centre et plus ponctuellement en Bourgogne, les Hauts de France, le Poitou-Charentes et plus rarement dans les Pays de la Loire. Les larves de ce moucheron se développent dans les fleurs de blé puis s’alimentent des grains en formation. Les conséquences sur le rendement peuvent être importantes.

Titre : Cécidomyies, vols, piégeages

Observation des vols en soirée
Titre : Observation des vols en soirée
Description : L'observation des vols est réalisée pendant la période de gaine fendue (épis exposé) /épiaison jusque floraison, en soirée en l'absence de vent.

Cécidomyie adulte
Titre : Cécidomyie adulte
Description : La cécidomyie adulte est un petit moucheron au corps entièrement orange de 2 à 3 mm de long présentant de longues pattes fines.

Larve dans les glumelles
Titre : Larve dans les glumelles
Description : La larve de cécidomyie, petit asticot orange vif comme l'adulte est présente au niveau des glumelles. Elle s'alimente aux dépens du grain.

Déformation des grains
Titre : Déformation des grains
Description : Les larves de cécidomyies déforment les grains. Comparaison grain touché (à gauche) - grain sain (à droite).

Cuvette jaune pour observation
Titre : Cuvette jaune pour observation
Description : L'utilisation de cuvettes jaunes permet de mesurer la présence de cécidomyies et d'intervenir dès que les seuils sont atteints.

Symptômes

Pendant la période de sensibilité du blé, de l’épiaison à la fin floraison, des femelles adultes peuvent être visibles au niveau des épis, généralement le soir par temps lourd et orageux en l’absence de vent.

Si la ponte a lieu (conditions favorables), des larves orange peuvent être observées après floraison en ouvrant les glumelles. Ainsi, des dégâts ne sont observables que si les vols de cécidomyies ont coïncidé avec les stade sensibles du blé.

Biologie

L’adulte est un moucheron de 2 à 3 mm, aux pattes très allongées, de couleur orange vif. Les larves sont de la même couleur que les adultes. Ce sont des asticots pratiquement immobiles. Les femelles pondent au niveau des grains, du début de l’épiaison à la fin floraison.

Les cécidomyies présentent une génération par an.

La cécidomyie orange pond généralement un œuf par fleur et peut visiter plusieurs dizaines de fleurs. L'œuf éclot après plusieurs jours et, pour se nourrir, la larve sécrète des enzymes digestives qui dégradent les grains et lui permettent d’en sucer le contenu cellulaire.

Après s’être développées dans les épis, les larves tombent au sol à la faveur de pluies et s’y enfoncent jusqu’à 10 cm de profondeur. Elles tissent alors un cocon de protection et entrent en diapause pour passer l’hiver. Le risque cécidomyies est donc en grande partie lié à la parcelle. Une parcelle largement touchée une année donnée par les cécidomyies orange a de fortes chances de l’être à nouveau les années suivantes, sous réserve que les conditions de température (pendant l’hiver et le printemps) et d’humidité du sol (courant du mois de mai) soient réunies pour lever la diapause et favoriser le développement et l’émergence des adultes.

 

Ne pas confondre :

Cécidomyie orange : 

  • Ovipositeur : court, terminée par 2 palpes arrondis
  • Localisation des pontes : contre les glumelles
  • Dégâts : Déformations de grain. Pertes de rendement et de qualité

 

Cécidomyie jaune : 

  • Ovipositeur : long et fin
  • Localisation des pontes : au centre de la fleur
  • Dégâts : Avortement de l'ovaire. Pas de formation des grains

 

La présence de cécidomyie orange ou jaune est très dépendante de la parcelle (attaques les années précédentes, fréquence de retour du blé, type de sol…) et le vol varie selon le climat de l’année (fréquence, intensité, durée).

Les connaissances actuelles sont beaucoup plus riches concernant la cécidomyies orange contrairement à la cécidomyie jaune moins étudiée jusqu’à présent.

Situations à risque

  • Climat : un sol humide (pluies ou irrigation) en avril/mai et des températures > 20°C à 2cm favorisent l’émergence des adultes. Un temps lourd et orageux (T° > 15°C et vent < 7 km/h) favorisent quant à lui la ponte au niveau des épis.
  • Sol : les sols argilo-crayeux retiennent mieux l’humidité, indispensable au développement des larves.
  • Rotation : une rotation blé sur blé ou avec un retour fréquent du blé entretient le stock de cocons dans le sol de la parcelle.
  • Travail du sol : le labour n’a pas d’incidence sur le nombre de cocons dans le sol mais échelonne les émergences de cécidomyies ce qui augmente le risque de coïncidence avec la période sensible du blé.

 

Une grille d’évaluation du risque agronomique établie pour la cécidomyie orange est disponible sur le site Arvalis.fr. Elle attribue une note de risque à la parcelle étudiée : plus cette note est élevée, plus la probabilité de présence du ravageur est importante. Les parcelles les plus à risque sont donc celles pour lesquelles la surveillance du ravageur par la pose de cuvettes est prioritaire.

Nuisibilité

Les dégâts occasionnés sur la culture sont d’ordre qualitatif et quantitatif. Dès l’éclosion, la larve consomme les grains, provoquant par la suite le fendillement des téguments et des malformations de grains. Les attaques précoces peuvent provoquer des avortements de grains.

Les baisses de rendement peuvent atteindre 30% et on estime les pertes de l’ordre de 1 q/ha pour une larve par épi.

En cas de forte attaque, le temps de chute de Hagberg* peut diminuer nettement, surtout si la récolte est tardive. Sur ces parcelles, les risques de germination sur pied sont donc accrus.
*Le temps de chute de Hagberg est utilisé pour déterminer l’activité amylasique qui peut devenir excessive en cas de début de germination de la récolte.

Le blé est la plante-hôte la plus fréquemment attaquée, avec une préférence pour le blé tendre par rapport au blé dur. L’orge, l’avoine, l’épeautre, le seigle et le triticale peuvent également être infestés si la proportion environnante de blé est faible.

Méthodes de lutte

Lutte agronomique

  • Choisir une variété résistante de blé est fortement conseillé, surtout dans les parcelles avec un historique de cécidomyies orange. Il existe désormais de nombreuses variétés de blé tendre résistantes disponibles (consultez la documentation ARVALIS pour connaître la mise à jour des listes variétales). Le levier variétal est particulièrement efficace contre la cécidomyie orange mais il ne protège pas contre la cécidomyie jaune (Contarinia tritici), autre espèce plus rare pouvant coloniser les blés.
  • Surveiller activement et éviter les rotations courtes de céréales à paille dans les secteurs concernés, notamment dans les parcelles ayant subi des attaques par le passé ou limitrophes de parcelles touchées, car les larves de cécidomyies peuvent survivre jusqu’à 12 ans dans le sol.

 

Lutte phytosanitaire

La lutte directe vise la destruction des adultes en position de ponte car les solutions disponibles n’ont d’effet ni sur les œufs ni sur les larves.

 

Pour un traitement optimal, il est conseillé de respecter les conditions suivantes :

  • Blé entre début épiaison et fin floraison.
  • Temps lourd et orageux (T° > 15°C)
  • Absence de vent ou vent faible (< 7 km/h)  et absence de pluie.
  • Observation des adultes le soir en position de ponte, ou volant autour des épis.

 

Étant donné la faible rémanence des produits et la courte durée de vie des adultes (environ 48h), la fenêtre d’intervention est limitée et souvent délicate. L’utilisation de cuvettes jaunes permet de mesurer la présence de cécidomyies et de bien positionner le traitement dès que le nombre d'insectes capturés est suffisant.

 

Mode opératoire : à partir du stade gaine fendue, quelques jours avant l’épiaison, placer 2 cuvettes jaune de type «cuvette colza» par parcelle. Le bord supérieur de la cuvette doit être positionné au niveau de la base des épis.

 

Seuil d’intervention


Dans la période début épiaison à fin floraison, le seuil d’intervention est atteint dès que les captures sont au nombre de 10 cécidomyies/cuvette/24 h ou bien 20 cécidomyies/48 h dans le cas de relevés tous les 2 jours.
Une fois ce seuil atteint, traiter le soir si les cécidomyies sont présentes (position de ponte ou envol).

Les efficacité de ce levier étant limitées, il peut être nécessaire de réintervenir dans des cas de fortes infestations ou d’émergence étalées dans le temps.


Consulter le dépliant céréales "Protection des semences, lutte contre les ravageurs et la verse" pour connaître la liste des solutions homologuées par culture.

Source des données : ARVALIS

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