Piétin échaudage
Gaeumannomyces graminis tritici
Fréquence
C’est un champignon du sol qui contamine les racines.
Son pouvoir de dissémination est limité (quelques mm). Il peut être dispersé par le travail du sol.
En fin de cycle, il conduit à un échaudage des plantes atteintes. Ce champignon est spécifique des graminées.
Le piétin échaudage est une maladie complexe dont le développement est dépendant de multiples interactions. Il n’existe malheureusement pas de solutions miracles. Il est donc impératif de ne pas le laisser s’installer en utilisant toutes les possibilités pour limiter son développement.
Titre : Repérer et combattre le piétin échaudage |
Titre : Dégats sur plantes Description : Les feuilles jaunissent par la pointe jusqu'à échaudage complet de toute la plante avec ses talles, couleur dominante blanc (paille sèche). |
Titre : Attaque courant montaison Description : Réduction de croissance, l'ensemble de la plante jaunit ou se dessèche. |
Titre : Destruction précoce de plantes Description : Les attaques très précoces et provoquer la destruction de la plante. |
Titre : Observation attentive des racines après un lavage minutieux Description : Des racines blanches nouvellement formées peuvent être également observées en même temps que les racines touchées. |
Titre : En fin de cycle manchons noirs à la base de la tige Description : Les racines peuvent être complètement détruites par le piétin échaudage qui remonte en bas de tige en formant un manchon noir. |
Symptômes
Parcelle :
Foyers de moins d’un mètre, à de grandes zones irrégulières se rejoignant.
Les symptômes sont souvent observés au niveau des andains de paille du précédent ou de l’antéprécédent.
A la sortie de l’hiver (attaques précoces) :
- Racines : nécroses noires de plusieurs cm.
- Plantes : faible croissance, mauvais tallage.
- Feuilles : jaunissement par la pointe.
A l’épiaison :
- Plantes : échaudage complet de toute la plante avec ses talles, couleur dominante blanc (paille sèche).
- Racines : nécroses noires parfois étendues à toute la racine.
- Bas de tige : noir sous forme d’un manchon de 1 à 3 cm qui peut remonter au-dessus du plateau de tallage.
Confirmation du diagnostic
Laver soigneusement les racines des plantes atteintes, la comparaison avec les racines de plantes saines confirme l’observation.
Ne pas confondre (à l'épiaison)
Situations à risque
- Rotation : les rotations avec un retour fréquent de céréales sont favorisantes, en particulier lorsqu’elles se succèdent. Les blés sur blé sont les plus exposés. En effet, le piétin échaudage est un faible compétiteur. Pour assurer sa survie, il recherche le plus vite possible un support vivant. Ses capacités de survie en saprophyte sur les racines contaminées sont limitées. L’année suivant l’attaque, il est donc préférable d’éviter les céréales à paille.
- Sol : les sols légers, sableux, aérés sont les plus sensibles.
- Climat : les hivers doux et humides, et les printemps pluvieux favorisent la croissance du champignon. Une période de sécheresse pendant le remplissage des grains accentue symptômes et dégâts.
- Semis précoces favorables aux attaques précoces du système racinaire.
- Attention aux remontées trop rapides de pH
Lorsque les apports d’amendements calcaires sont trop importants, la flore antagoniste du piétin échaudage est détruite ce qui permet au champignon de s’installer. Rappelons que dans nos situations un pH voisin de 6 est considéré comme optimum sur l’ensemble des grandes cultures.
Nuisibilité
Les pertes de rendement liées au piétin échaudage peuvent atteindre 30 % dans les cas les plus graves.
Toutes les espèces ne présentent pas la même sensibilité : blé dur > blé tendre > orge > triticale > seigle
Méthodes de lutte
Lutte agronomique.
- Rotation : Une culture non-hôte (colza, betterave, pomme de terre, pois, avoine), limite la pression sur le blé qui suit. L’absence de plantes hôtes pendant 3 ans fait disparaître l’inoculum. Une coupure occasionnelle entraîne le retour rapide de la maladie.
- Désherbage : Pour assurer sa survie, le piétin échaudage recherche le plus vite possible un support vivant, car ses capacités de survie en saprophyte sur les racines contaminées sont limitées. Il est donc essentiel de détruire les repousses de céréales dans l’interculture ainsi que les chiendents et graminées adventices. Leur présence peut limiter fortement l’impact de l’allongement de la rotation en développant des sources d’inoculum
- Variétés : il n'y a pas de différences significatives entre les variétés. En tendance, certaines variétés réagissent différemment à la maladie mais cet effet n’est pas robuste entre années et entre sites.
- Date de semis : Le piétin échaudage est favorisé par des séquences de températures douces associées à des périodes de pluies au cours de l’automne. Les années à hivers froids lui sont peu favorables.;Décaler la date de semis peut donc permettre de limiter l’apparition de séquences favorables, à condition que l’hiver ne soit pas doux et humide ! Les semis tardifs de fin novembre ou décembre sont généralement moins exposés aux attaques car les températures sont plus froides à cette époque.
- Broyer et répartir les andains de paille. Les sols soufflés, aérés, favorisent les contaminations par le piétin échaudage qui y trouve l’oxygène dont il a besoin et peu de gaz carbonique qui lui est néfaste. Ainsi, le piétin échaudage est moins fréquent en sol tassé ou lorsque l’aération du sol est faible. Pour limiter les attaques, il est donc recommandé de broyer finement et de répartir les résidus de paille, ainsi que de rappuyer les sols soufflés après le semis.
- Peu d’effet du travail du sol et de la densité de semis : l’impact du mode de travail du sol n’est pas constant entre années. Le labour dilue le mycélium mais il peut également entraîner l’inoculum sur des surfaces plus importantes. Au global, le travail du sol est considéré comme sans effet. Plus que la densité de semis, c’est l’importance du chevelu racinaire qui conditionne la présence et la transmission du piétin échaudage. L’impact de la densité de semis sur la mise en place du système racinaire est marginale et son incidence est donc faible.Le champignon progresse uniquement par le contact de racines en racines. Sa progression maximum n’est que de 15 cm.
Avant de réaliser un blé sur blé, s’assurer de l’absence d’inoculum sur les racines des repousses, observer 25 plantes sur environ 5 zones de prélèvement réparties sur l’ensemble de la parcelle.
Lutte phytosanitaire
- Traitements de semences : Cette maladie peut être contrôlée partiellement par le traitement de semence LATITUDE XL (matière active silthiofam) . Cette efficacité bien que partielle (proche de 50 %) n’est jamais dépassée dans les essais par d’autres tentatives de lutte phytosanitaire (application de fongicides en végétation, test d’autres produits sur semences). En situation attaquée, le gain de rendement atteint une valeur moyenne proche de 10 q/ha.
- Aucun traitement foliaire curatif n’est efficace.