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Céréales à paille

Carie commune

Tilletia caries, Tilletia foetida

Nuisibilité  

Fréquence 

La carie commune du blé est une maladie provoquée essentiellement en France par le champignon Tilletia caries, mais également par Tilletia foetida de façon plus éparse. Cette maladie a fortement régressé avec la généralisation de traitements de semences fongicides efficaces, elle reste néanmoins présente.

Epis cariés
Titre : Epis cariés
Description : Les épis cariés (au 1er plan) sont plus petits et de couleur bleutée par rapport aux épis sains (au 2nd plan).

Aspect ébouriffé
Titre : Aspect ébouriffé
Description : Epi carié à droite avec aspect ébouriff é. Les grains gonfl és écartant les glumelles. Epi sain à gauche

Grains cariés
Titre : Grains cariés
Description : Grains cariés (à droite) contenant des milliers de spores. Les grains cariés sont plus courts et plus arrondis que les grains sains (à gauche).

Grains cariés
Titre : Grains cariés
Description : Les grains cariés éclatent facilement entre les doigts.

Comparaison grains cariés et sains.
Titre : Comparaison grains cariés et sains.
Description : Les grains cariés sont remplis de spores de coloration brun foncé, qui ont pris la place de l'amidon.

Epis et grains cariés
Titre : Epis et grains cariés
Description : L'observation de la maladie se fait à l'épiaison, quand le mycélium fructifie dans les grains, en respectant les téguments. Les grains cariés sont alors remplis de spores de coloration brun foncé, qui ont pris la place de l'amidon. A la récolte, l'enveloppe du grain éclate et les spores se disséminent.

Symptômes

L’observation de la maladie se fait de manière générale à maturité.

  • Couleur vert foncé des glumes et glumelles. Le champignon se développe dans les grains, en respectant les téguments. Les grains cariés sont remplis de spores de coloration noire, qui ont pris la place de l’amidon.
  • Aspect «ébouriffé» caractéristique des épis touchés (les épillets s’écartent du rachis).
  • Les épis cariés sont plus petits et de couleur bleutée par rapport aux épis sains.
  • A la récolte, l’enveloppe du grain éclate et les spores se disséminent. Un nuage noir au battage est caractéristique de blés fortement cariés.
  • Autre signe de reconnaissance à la récolte : l’odeur de poisson pourri dégagée par les spores. Attention cependant les observations sur le terrain montrent que celle-ci n’est pas systématique.

Les spores sont présentes, soit à la surface du grain (au niveau de la brosse et du sillon), soit dans le sol. Le mycélium pénètre alors le coléoptile (avant le stade 2 feuilles), contamine la plantule puis progresse sans symptôme à l’intérieur de la plante.

Nuisibilité

Au delà du caractère épidémique de cette maladie, son incidence économique est considérable puisque la présence de spores de carie sur le grain récolté induit son déclassement. De plus, chaque grain carié est un grain perdu.

Un grain carié contient de 4 à 9 millions de spores (or seules 30 à 40 spores suffisent pour contaminer expérimentalement un grain sain, R. Champion, GEVES-INRA). Au battage, les spores libérées viennent contaminer les grains des épis sains, et le sol qui a supporté cette récolte cariée. Les spores peuvent être aussi disséminées par le vent sur plusieurs centaines de mètres et être à l’origine de la pollution des parcelles voisines. Les moissonneuses batteuses en passant d’une parcelle contaminée à une parcelle saine peuvent également être à l’origine de la contamination de certaines parcelles.


La transmission par la semence est la voie dominante de la contamination. Mais la contamination par le sol représente la situation la plus grave car ce champignon peut alors se conserver pendant de nombreuses années. Et ce d’autant plus qu’il n’existe pas de méthode de diagnostic au niveau de la parcelle permettant de déceler la présence de cette maladie avant le semis.

Méthodes de lutte

La reconnaissance au champ avant la récolte permet de prendre ses dispositions pour éviter la contamination d’autres parcelles.


Au moindre doute :
• Récolter la parcelle contaminée en dernier (éviter le transport des spores par la moissonneuse-batteuse)
• Ne pas réutiliser le grain en semences de ferme
• En cas de contamination avérée, prévoir la destruction de la récolte (incinération).


La transmission par la semence est la voie d’infection dominante, mais la contamination par le sol représente la situation la plus grave car ce champignon peut se conserver pendant de nombreuses années.

La lutte contre cette maladie, préventive ou curative, ne passe que par le traitement de semences, il n’existe pas de solution de rattrapage en végétation.

  • Différents traitements de semences fongicides sont très efficaces vis-à-vis des semences contaminées. La plupart des spécialités chimiques efficaces vis-à-vis des fusarioses sont également homologuées et efficaces vis-à-vis de semences contaminées par des spores de carie
  • Dans le cas d’un sol contaminé, (parcelle ayant notamment porté une récolte cariée), seules les spécialités contenant un triazole systémique, ou assimilé permettent un contrôle quasi-total de la maladie.
  • En agriculture biologique, une seule spécialité Cerall à base de Pseudomonas chlororaphis est à ce jour autorisée (distribuée en station uniquement). Elle présente une efficacité significative vis-à-vis de semences contaminées, cependant cette efficacité n’est pas totale et s’avère irrégulière.
  • Face à un sol contaminé, une autre alternative agronomique est l’implantation d’une céréale non sensible à la carie du blé. La capacité du pathogène prélevé sur blé tendre à infecter l’orge, l’avoine, le seigle ou le triticale est très faible. Attention toutefois, car les spores de carie sont capables de survivre plusieurs années dans le sol.
  • Consultez la documentation ARVALIS et le dépliant Protection des cultures - Traitements de semences, pour connaître les efficacités des produits.
Source des données : ARVALIS

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