Symptômes

Ils apparaissent rapidement, dans les jours qui suivent un coup de froid.

Parcelle

Il est possible d’observer plusieurs zones de sensibilités différentes, liées à la topographie mais la répartition des dégâts est le plus souvent homogène.

Plantes

Lors de l’émergence, les germes touchés prennent une forme en tire-bouchon, se dessèchent et disparaissent.

De la levée à 2 cm, sur une végétation très turgescente, le froid provoque des brûlures sur les cotylédons et le recourbement de tigelles qui peuvent passagèrement prendre une coloration vertfoncée ou violacée non destructive ou adopter un port flasque, se coucher au sol et mourir.

Au-delà de 2 cm, en cas de froid important, les plantes jaunissent. Elles peuvent se dessécher ou compenser la mort des maîtres brins en émettant des ramifications secondaires. Cette réaction vaut particulièrement pour le lin d’hiver.

A tous les stades, dans les sols qui se tassent mal (exemple des sols argilo-calcaires), l’alternance gel - dégel –regel peut conduire à des cisaillements de plantes au niveau du collet ou à des déchaussements.

Observation des lins touchés

Il convient d’observer :

• l’état des tiges et des racines par prélèvement de plantes. Des lins gelés encore verts aujourd’hui peuvent brunir ou noircir au fil du temps. Plusieurs cas sont possibles : les tiges et les racines sont saines et blanches, les tiges sont vertes et les racines sont brunes, les tiges et les racines sont brunes et flasques. Dans les deux derniers cas, les racines étant fortement endommagées, il ne pourra pas y avoir de reprise de végétation. 
• l’état des feuilles. Des brûlures sont visibles sur la tige principale. Ces symptômes ne sont pas graves si les racines sont saines et si de nouvelles ramifications prennent le relais.

Situations à risque

Les variétés de lin de printemps sont sensibles aux températures inférieures à -5°C.

Les variétés de lin d’hiver peuvent résister à des températures de l’ordre de -15°C. Sous une couverture neigeuse, elles peuvent supporter sans problème des températures inférieures à -20°C.

Certaines conditions accentuent les dégâts de froid : 

• une gelée avant la levée : au moment de l’imbibition des semences, des gelées blanches peuvent suffire à affaiblir les germes. Lorsqu’il y a prise en glace de la terre constituant le lit de semences, il y a alors destruction complète des graines imbibées et absence de levée. 
• une période de gel survenant brutalement et précédée de températures douces ne permet pas aux plantes de s’endurcir. L’écart de température à l’apparition du froid règle l’intensité des dégâts. 
• la présence d’eau : un sol et des tissus gorgés d’eau rendent les plantes plus sensibles à l’action du froid. 
• concernant les lins d’hiver, le développement insuffisant ou trop important des plantes à l’entrée de l’hiver : on considère que la résistance des lins est maximale entre 5 et 10 cm.

Evolution et incidence sur la production

Concernant le lin d’hiver, un semis trop précoce peut être la cause de dégâts de gel importants si les plantes sont à un stade trop développé lors de l’arrivée du froid. De même, un semis trop tardif peut être à l’origine de pertes importantes si le gel affecte des plantes trop jeunes, non acclimatées au froid. Dans ces deux situations, le couvert peut être détruit totalement.

Sur lin de printemps, le gel est particulièrement préjudiciable à l’émergence et peut provoquer la disparition de tous les germes. Dès le stade 3-4 cm, les risques sont moindres et les plantes sont beaucoup plus résistantes.

Méthodes de lutte

Qu’il s’agisse de lin d’hiver ou de lin de printemps, la date de semis doit être adaptée aux risques de gel locaux.