Symptômes

Deux situations sont à considérer :

• Les secteurs « neufs » où la contamination va plutôt se développer sur les feuilles au-dessus de l’épi
• Les zones anciennement contaminées où l’infection peut toucher les feuilles du bas de la tige avant de se redéployer sur la partie haute de la plante. 

Dans tous les cas de figure, l’infection commence par une décoloration jaune ponctuelle sur la ou les feuilles concernées. C’est le point de départ d’une tache qui deviendra fusiforme et verdâtre puis grise.

Les taches peuvent avoir au départ un aspect huileux. Elles se développent parallèlement aux nervures.

Par la suite une poussière noirâtre se forme sur ces taches, correspondant à la sporulation du champignon.

Les taches vont se multiplier et progresser jusqu’à envahir l’ensemble du limbe et au pire l’ensemble de l’appareil foliaire. Le plus souvent, c’est après la floraison que les symptômes visuels sont les plus faciles à repérer.

Causes

La maladie est due à un champignon dont la conservation d'une année à l'autre est assurée par les débris de la culture précédente sur lesquels il forme des chlamydospores, résistants au froid de l'hiver.

Confusions possibles

Aucune, compte-tenu de la forme spécifique des taches d'helminthosporiose à Exserohilum turcicum.

Situations à risque

La maladie, très anciennement décrite, a fait un retour fracassant dans les années 80 d’abord dans le Sud-Ouest puis en Pays de la Loire avant d’être pratiquement identifiée dans toutes les régions maïsicoles dans les années 90. Elle se rencontre plus fréquemment en bordure de rivière, dans les bas fonds où l’humidité de l’air est souvent plus importante. On la trouve aussi de préférence en bordure de parcelle dans les zones tassées par le passage des machines ou le long des passages du canon d’irrigation, endroits plus humides.

 Le champignon étant capable de se maintenir sur les débris de cultures, les zones de monoculture de maïs, sans travail du sol, sont les plus touchées.

Evolution, incidence sur la production

Suivant le contexte climatique (chaud ou froid, sec ou humide), on observe un arrêt du développement de la maladie ou bien une progression des taches avec :

• Dégâts insignifiants dans un cas, échaudage et perte de rendement majeur dans l’autre cas.
• La période de la floraison est critique à cet égard. Le développement des taches et leur explosion au tout début de la floraison peuvent anéantir une production de maïs.
• Les dégâts sont importants, supérieurs 20 q/ha voire beaucoup plus, lorsque l’attaque est précoce par altération du remplissage du grain (PMG réduit).
• Les dégâts s'amenuisent au fur et à mesure que la maladie se déclenche vers la fin de cycle.

En récolte fourrage, l'ensilage d'une parcelle de maïs attaquée par l'helminthosporiose peut présenter un % de matière sèche excessif. Il convient alors de soigner particulièrement la confection du silo (tassement) pour prévenir le développement de moisissures néfastes.

Méthodes de lutte

Solutions préventives

L’enfouissement des résidus de la culture de maïs et le choix de variétés tolérantes, intéressantes agronomiquement et à bon potentiel, permettent de s’affranchir du risque helminthosporiose.

Solutions curatives

La période qui encadre la floraison est la plus sensible à la maladie. L’intervention dès les premières taches avec un fongicide adapté permet de juguler le développement de la maladie. L’intervention se fait lorsque 50 % des plantes présentent au moins une tache. On conseille quelquefois de traiter au moins le pourtour des parcelles dès l’apparition des 1^ères taches. 
Consultez le dépliant Lutte contre les adventices, les ravageurs et maladies publié chaque année par ARVALIS.