Jaunisse Nanisante de l'Orge (JNO)

Fréquence

Les pucerons (essentiellement Rhopalosiphum padi) présents à l’automne peuvent transmettre un des virus (du complexe B/CYDV) responsable de la jaunisse nanisante de l’orge. C’est de la levée au stade 3 feuilles que la contamination est la plus préjudiciable. L’orge et l’avoine sont les cultures les plus sensibles, mais le blé est lui-même plus sensible que le triticale et le seigle. Cette maladie peut être observée sur l’ensemble du territoire avec de fortes variations annuelles.
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Titre : Parcelle atteinte Description : Répartition en taches dispersées (de quelques plantes à taches de 0.5 m), due aux pucerons ailés (typique d'un insecte volant). |
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Titre : Foyers de jaunisse sur blé Description : Foyers de jaunisse répartis sur l'ensemble de la parcelle visibles courant montaison. |
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Titre : Foyer de jaunisse sur blé Description : Foyer de plantes touchées. La croissance des plantes est fortement réduite. |
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Titre : Petit foyer de jaunisse sur blé Description : De petits foyers isolés sont parfois visibles courant montaison sur blé. |
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Titre : Jaunissement de la pointe des jeunes feuilles sur blé Description : Jaunissement de la pointe des jeunes feuilles sur blé. |
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Titre : Plante chétive Description : On peut observer une plus faible croissance et un mauvais tallage des plantes atteintes |
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Titre : Feuilles rougies Description : Jaunissement des feuilles jeunes à partir du sommet, souvent avec rougissement de la pointe (2 à 5 cm) |
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Titre : Feuilles rougies Description : jaunissement des feuilles jeunes à partir du sommet, souvent avec rougissement de la pointe (2 à 5 cm). |
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Titre : Comparaison de feuilles Description : Jaunissement et/ou rougissement des feuilles par les pointes. |

Symptômes
Parcelle
- Petits foyers de plantes atteintes.
- Plus tardifs et moins marqués sur blé que sur orge.
- Aspect moutonné de la culture, surtout pour l’orge.
Plante
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Les pointes des feuilles des plantes atteintes jaunissent avec parfois du rougissement au niveau des jeunes feuilles et, à épiaison, une couleur lie de vin/jaune de la dernière feuille (feuille drapeau).
- Il est également possible d’observer un « tassement » des plantes.
Confirmation du diagnostic
Une analyse virologique peut confirmer le diagnostic. L’analyse peut être réalisée jusqu’à des stades tardifs. Les tests ELISA et PCR sont performants sur plante pour réaliser un diagnostic (confirmation ou pas de la présence de JNO). Ils peuvent être réalisés par de nombreux laboratoires (Galys, Aurea, GEVES …). Se renseigner sur les prélèvements demandés car ils sont différents entre labos. Avoir toujours en tête que les virus sont localisés dans le phloème : il faut donc des feuilles vertes.
Ne pas confondre
Les symptômes peuvent être confondus avec ceux de la maladie des pieds chétifs. Il est parfois possible de distinguer les deux, notamment grâce à la répartition des symptômes sur la parcelle. Néanmoins, le moyen le plus certain de confirmer le diagnostic est l’analyse virologiques.

Situations à risque
- Semis précoces : plus le semis est précoce, plus la culture est exposée aux insectes, et donc aux viroses.
- Automnes doux et prolongés. L’activité des pucerons (vols de dissémination, taux de reproduction et vitesse de développement des colonies) et la persistance de leur présence dans les parcelles dépendent fortement des températures.
- Repousses de céréales sur la parcelle ou dans l’environnement proches : la contamination des jeunes semis s’effectue par l’intermédiaire de pucerons qui ont acquis le virus sur différentes plantes réservoirs (repousses, graminées sauvages…)
- Présence de friches, haies, bois à proximité, ou cultures avec présence de pucerons (maïs…)

Méthodes de lutte
On ne connaît aucun moyen de lutte contre le virus lui-même, mais on peut lutter contre le puceron vecteur du virus.
Lutte génétique
- Utiliser des variétés portant un gène de résistance partielle (+++).
Les premières études visant à évaluer le comportement de cette variété face à la JNO montrent un bon comportement en conditions d'infestation moyenne à forte, tant au niveau des symptômes que des pertes de rendement. En cas de forte pression virale, la perte de rendement de cette variété n'est pas nulle, mais elle est considérablement réduite par rapport à celle observée sur le témoin sensible, dépourvu de gène de résistance partielle. Il est fortement conseillé de respecter les dates optimales recommandées pour bénéficier pleinement des bénéfices de ce levier génétique vis-à-vis de la JNO et limiter le risque de présence des cicadelles vectrices de la maladie des pieds chétifs. Un traitement insecticide ne sera justifié qu’en présence de cicadelles car ces variétés ne sont pas protégées contre la maladie des pieds chétifs.
Lutte agronomique
• Eviter les semis précoces (+++).
• Détruire les repousses de céréales (+).
Lutte phytosanitaire
Il n'existe pas de traitement insecticide de semences
Traitement en végétation
• Dès la levée, par beau temps parcourir la parcelle. Les pucerons sont le plus visibles sur les feuilles vers midi.
Quand les conditions de l’automne sont favorables à la présence prolongée de pucerons sur les cultures, une nouvelle application du traitement insecticide peut être nécessaire. En effet, les insecticides sont des produits de contact, et leur persistance d’action est assez limitée (environ 15 jours), les nouvelles feuilles formées ne sont donc pas protégées
Consultez la documentation ARVALIS et le dépliant protection des semences, lutte contre les ravageurs et la verse pour connaître les efficacités des produits.
Seuil d’intervention
10 % de plantes portant au moins un puceron, ou présence de pucerons plus de 10 jours dans la parcelle.